Décès du président Idriss Déby.

Selon une confirmation de l’armée nationale du Tchad lue à la télévision nationale, le président nouvellement réélu Idriss Déby est décédé des suites de blessures qu’il a reçues alors qu’il commandait son armée dans des batailles contre les rebelles dans le nord.

Dans un changement rapide de destin, après l’annonce de la nouvelle que le président vétéran du Tchad, Idriss Déby avait remporté un sixième mandat, par 79,3%, dans les derniers résultats provisoires publiés, une annonce diffusée ce mardi 20 avril à la télévision nationale a annoncé sa mort.

Selon le porte-parole de l’armée, le général Azem Bemrandoua Agouna, les militaires avaient été repoussés par une colonne d’insurgés qui avançaient sur la capitale, N’Djamena.

Idriss Déby devait prononcer un discours de victoire après avoir reçu les résultats provisoires, mais a plutôt choisi de rendre visite aux soldats tchadiens en première ligne, a déclaré son directeur de campagne Mahamat Zen Bada.

Selon un rapport, les soldats ont été attaqués par des militants du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT) qui étaient arrivés de leur base en Libye et étaient entrés sur le sol tchadien le 11 Avril. Leur objectif déclaré était de débarrasser le pays des 31 années de pouvoir d’Idriss Déby.

Dans un entretien à Radio-France Internationale, Mahamat Mahadi Ali, le chef rebelle, Déby a assisté à la bataille dimanche et lundi (18 et 19 avril), où des combats avaient lieu dans le centre-ouest du pays, près de Nokou dans le Kanem.. Idriss Déby aurait été blessé sur le champ de bataille dimanche, puis transporté par hélicoptère vers la capitale à 400 km.

Pour l’instant, la constitution a été suspendue. Un conseil militaire prendra le relais entre-temps, sous la direction du général Mahamat Kaka, autrement connu sous le nom de Mahamat Idriss Déby Itno, le fils d’Idriss.

Ce gouvernement provisoire devrait rester en place pendant 18 mois.

Un couvre-feu a été imposé et les frontières du pays ont été fermées à la suite de la mort du président.

Hiba Morgan, d’Al Jazeera, qui a fait des reportages depuis la capitale, N’Djamena, a déclaré que la création du conseil militaire n’était pas dans la constitution du Tchad.

« Ce que dit la constitution, c’est qu’en l’absence du président ou en cas de décès, le président du parlement prend en charge le pays pendant 40 jours et donc une transition est mise en place jusqu’à la tenue des élections », a-t-elle déclaré.

« Mais les militaires ont annoncé que l’assemblée législative avait été dissoute et que la constitution avait également été dissoute, alors ce qu’ils font, c’est qu’ils ont remplacé la constitution par leur propre ensemble de règles. »

L’annonce du choc est survenue un jour après que Deby, arrivé au pouvoir lors d’une rébellion en 1990, ait remporté un sixième mandat.

Agouna avait déclaré à l’agence de presse Reuters que les troupes de l’armée avaient tué plus de 300 combattants et en avaient capturé 150 samedi dans la province du Kanem, à environ 300 km de N’Djamena. 

Deby était le fils d’un berger de l’ethnie Zaghawa. Sa dernière victoire électorale n’avait jamais été mise en doute, avec une opposition divisée, des appels au boycott et une campagne au cours de laquelle les manifestations ont été interdites ou dispersées.

Idriss Déby avait fait campagne sur la promesse d’apporter la paix et la sécurité dans la région, mais ses promesses ont été sapées par l’incursion des rebelles.

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