L’hydrogène vert, un enjeu stratégique pour le Maghreb

L’hydrogène vert est le dihydrogène produit de manière décarbonée, sans libération significative de gaz à effet de serre. Il peut être obtenu par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable, comme l’éolien ou le solaire. L’hydrogène vert présente de nombreux avantages : il peut être utilisé comme carburant propre pour les transports, comme vecteur énergétique pour stocker et transporter l’électricité, ou comme matière première pour l’industrie chimique.

Le Maghreb, qui dispose d’un fort potentiel en énergies renouvelables, notamment solaire, est bien placé pour se positionner sur le marché mondial de l’hydrogène vert. Les pays du Maghreb ont déjà lancé plusieurs initiatives et projets pour développer cette filière, avec l’appui de partenaires européens. Mais quels sont les enjeux et les défis de cette stratégie ? Quels sont les acteurs impliqués et les bénéfices attendus ? Et comment assurer une transition énergétique juste et inclusive pour les populations locales ?

Le Maroc, pionnier de l’hydrogène vert en Afrique

Le Maroc est le premier pays africain à avoir adopté une stratégie nationale pour l’hydrogène vert, en novembre 2020. Le pays ambitionne de devenir un leader régional et mondial dans ce domaine, en s’appuyant sur ses atouts : une situation géographique favorable à l’exportation vers l’Europe, un cadre réglementaire propice aux investissements privés, et une capacité installée en énergies renouvelables de plus de 3 600 MW en 2020.

Voici une vidéo relatant ces faits :

Le Maroc a déjà lancé plusieurs projets pilotes pour produire et utiliser de l’hydrogène vert. Par exemple, le projet Hyport Ouarzazate vise à installer une unité d’électrolyse de 100 MW à proximité du plus grand parc solaire du monde, Noor Ouarzazate. Le projet prévoit également la construction d’une station-service à hydrogène pour alimenter des bus et des camions. Le projet est porté par un consortium maroco-allemand, avec le soutien financier de la Banque africaine de développement.

L’Algérie, un acteur clé pour la sécurité énergétique européenne

L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne et le deuxième fournisseur de l’Italie. Le pays dispose également d’un important potentiel solaire, estimé à 2 500 kWh/m2/an. L’Algérie a donc un rôle clé à jouer pour assurer la sécurité énergétique de l’Europe, en diversifiant son offre vers l’hydrogène vert.

L’Algérie a annoncé en juillet 2020 son intention de développer la production d’hydrogène vert, dans le cadre de sa stratégie nationale de transition énergétique. Le pays envisage notamment de construire des usines d’électrolyse alimentées par des centrales solaires dans le sud du pays, et de les relier aux gazoducs existants vers l’Europe. L’Algérie a également signé des accords de coopération avec l’Allemagne et la France pour étudier la faisabilité technique et économique de ces projets.

Source : Mali2002

La Tunisie, un partenaire privilégié pour l’Allemagne

La Tunisie a également exprimé son intérêt pour l’hydrogène vert, dans le cadre de sa politique énergétique nationale. Le pays vise à atteindre 30 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique à l’horizon 2030, et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 41 % d’ici 2030 par rapport au scénario tendanciel.