Yassine Yakouti : Les réformes structurelles, clé de la croissance économique marocaine

Le Maroc est un pays qui aspire à une croissance économique durable et inclusive. Pour atteindre cet objectif, il doit mettre en œuvre des réformes structurelles qui lui permettent de renforcer sa compétitivité, de diversifier son économie et de réduire les inégalités sociales et territoriales. Parmi ces réformes, on peut citer la réforme du système de santé et de protection sociale, la réforme du secteur public, la réforme de la politique d’investissement et la réforme du secteur agricole, note Yassine Yakouti.

Dans ce contexte, le présent rapport se propose d’analyser le rôle des réformes structurelles dans la croissance économique marocaine. Il s’appuie sur les données récentes de la Banque mondiale et d’autres sources pour évaluer les performances macroéconomiques du pays, les défis auxquels il est confronté et les opportunités qu’il peut saisir. Il examine également les principaux domaines de réforme et les mesures prises ou envisagées par les autorités pour les mettre en œuvre. Il vise ainsi à contribuer au débat public sur les orientations stratégiques du développement du Maroc.

Voici une vidéo relatant ces faits :

Yassine Yakouti : La reprise en cours, marquée par une forte hétérogénéité sectorielle

La croissance économique marocaine a connu un rebond remarquable en 2021, après avoir subi les effets de la pandémie de COVID-19 et de la sécheresse en 2020. Selon la Banque mondiale, le PIB réel a augmenté de 7,4 % en 2021, grâce à une récolte céréalière exceptionnelle et à une reprise des secteurs industriels et touristiques. Toutefois, le pays fait face à de nombreux défis pour consolider cette reprise et renforcer sa résilience face aux chocs externes et internes.

Les réformes structurelles sont donc essentielles pour améliorer le potentiel de croissance du Maroc et réduire les inégalités sociales et territoriales, indique Yassine Yakouti. Parmi ces réformes, on peut citer la généralisation de la couverture sociale, la réforme du secteur public, la révision de la charte de l’investissement, le développement des infrastructures et la promotion de l’innovation. Ces réformes visent à créer un environnement plus favorable au secteur privé, à diversifier l’économie et à renforcer le capital humain. Elles contribueront également à atténuer les risques climatiques, qui se manifestent par des sécheresses récurrentes et des pénuries d’eau.

Les perspectives à court et moyen terme, soumises à des risques importants

Le Maroc est engagé dans un processus de réformes structurelles visant à renforcer sa croissance économique et à réduire les inégalités sociales et territoriales. Ces réformes concernent notamment les secteurs de la santé, de la protection sociale, de l’investissement et des entreprises publiques. Elles visent à améliorer la compétitivité du pays, à diversifier son économie et à renforcer son intégration régionale et internationale, indique Yassine Yakouti.

Toutefois, le Maroc fait face à des défis importants à court et moyen terme. La croissance devrait ralentir à 1,1 % en 2022, en raison d’une nouvelle sécheresse qui affecte la production agricole. Le pays est également exposé aux risques liés à la guerre en Ukraine, qui entraîne une flambée des prix mondiaux du blé et du gaz. Ces chocs pourraient peser sur le solde du compte courant et sur les finances publiques, qui doivent déjà faire face aux coûts des réformes sociales et aux dépenses liées à la pandémie. Par ailleurs, le Maroc doit accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles pour augmenter sa croissance potentielle, qui est en baisse depuis le début des années 2010.

La Banque mondiale estime que le Maroc pourrait retrouver son niveau de PIB pré-pandémique en 2022, à condition que la situation sanitaire s’améliore et que les réformes se poursuivent. Elle prévoit également une accélération de la croissance à 4 % en 2023, grâce à la reprise de la demande intérieure et extérieure et à l’impact positif des réformes sur le climat des affaires et l’investissement privé, estime Yassine Yakouti. Le Maroc devra toutefois renforcer sa résilience face aux chocs climatiques, qui menacent sa sécurité alimentaire et ses ressources en eau.

Les difficultés persistantes du secteur des services

Le Maroc est confronté à des défis économiques importants, notamment la faible croissance potentielle, la vulnérabilité aux chocs externes et la persistance de la pauvreté et des inégalités. Pour y faire face, le pays a engagé des réformes structurelles visant à renforcer la compétitivité, la diversification et l’inclusion, indique Yassine Yakouti.

La réforme du système de santé et de protection sociale, qui vise à garantir l’accès universel aux soins de santé de qualité et à réduire les risques liés aux dépenses de santé. Cette réforme comprend la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO), la création d’un régime d’assistance médicale (RAMED) pour les plus démunis, et le renforcement du financement et de la gouvernance du secteur.

La réforme du secteur financier, qui vise à améliorer l’efficience et la stabilité du système bancaire, à développer les marchés de capitaux et à favoriser l’inclusion financière. Cette réforme comprend la mise en place d’un cadre macroprudentiel, la modernisation du dispositif de résolution des crises bancaires, l’adoption d’une nouvelle loi sur les banques participatives (islamiques), et le lancement d’un programme national d’inclusion financière.